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Le
lendemain, je prenais un car pour Figuig, discutant avec
un marocain.
Où est ce que tu va?
Dans le désert.
Pourquoi?
Parce qu'il est là!
Il a l'air content de ma réponse et la route défile
dans un paysage aride .Arrivons à Figuig, en milieu
d'après-midi; c'est un village paumé mais
stratégique puisqu'il fait poste frontière
.En déambulant, je rencontre un couple de Montpellier,
qui descend en Afrique vendre une 504.Ils me proposent de
"faire" le désert avec eux, j'accepte.
Nous dormons dans un hôtel à ciel ouvert, j’ai
la voie lactée pour plafond. Bonsoir.
Le lendemain nous partons pour la frontière. Les
douaniers du monde entier ont quelque chose en commun, ils
respirent l'ennui, mieux ils le suintent, je le sais mais
je me sens obligés de les provoquer. C'est mon côté
Don Quichotte... et deux heures perdues .Nous nous arrêtons
ensuite à Bechar, ancienne forteresse française
morne et sans intérêt, et continuons plein
sud en direction de Béni Abbès.La route est
étroites mains parfaitement entretenues, nous ne
roulons pas dans le désert mais dans une sorte de
savane et le ruban de goudron enlève encore à
la poésie. Nous voyons venir de très loin
les phares des voitures et mettons très longtemps
avant de nous croiser, comme c'est relativement rare cela
nous donne une impression d'immensité. Longue étape
monotone, nous arrivons à la nuit à Béni
Abbès, achetons provisions et légumes frais
et je leur prépare ma spécialité: spaghetti
à la Bolognaise, cuites au feu de bois. Le plat est
vidé sans commentaires; ces gens là ne mangent
pas, ils se nourrissent ! pensé je, vexer!
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1984 |
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