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à
moins que ma fâcheuse propension à rêver
ne me joue un tour.
Le lendemain, le couple ami qui m'a mené jusque là,
craque maintenant que la voiture est vendue et ne songe
qu'aux plages de la Grande Motte et leur concentration HLM.
Ils prennent l'avion pour Marseille via Alger.
Je resterai encore deux jours à Gao avant de prendre
un taxi-brousse pour Niamey.
Le taxi-brousse est une 404 bâchée, véhicule
roi en Afrique .Nous sommes dix au départ, un peu
serré, mais c'est raisonnable. Et puis d'un coup
un groupe de huit arrive et s'installe. C'est très
simple, ils sont debout à hauteur des épaules
et se laissent glisser doucement ; tibias, fémurs
et omoplates s'emboîtent les uns dans les autres.
Cela devient épouvantable et nous devons faire la
piste jusqu'à Tillabery, 600 kms .Nous mettrons cinq
jours sur une piste défoncée par les pluies.
Je suis le seul européen, pas de contacts, à
part les corps à corps. C'est chacun pour soi, en
plus ils ne comprennent pas pourquoi je n'ai pas pris l'avion
,"un blanc a les moyens ". A Tillabery, nous retrouvons
le goudron et changeons de véhicule pour prendre
un car, deux fois plus de place, trois fois plus de monde
! ! ! ! C'est l'enfer. Au moins le goudron rend il la route
plus confortable, encore deux jours et c'est Niamey .C'était
franchement galère, je suis déshydraté,
crade, barbe de quinze jours... une épave. Je décide
de m'offrir un luxe et de me payer l'hôtel au centre
ville. En cours de route, je trouve un magasin réservé
aux coopérants et trouve des pêches, du fromage,
du lait, j'achète tout ça et à la sortie
du magasin je suis pris d'un coup de folie et j'ingurgite
en mélangeant, lait, pèches fromages, je bouffe
comme un porc et m'en met de partout. De m'être comporté
comme cela m'impressionne une fois calmé, je pense
que se |
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1984 |
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